Le gouvernement peut être content, Daniel Bouton, le PDG de la
Société Générale, a écarté, pour l'instant, toute tentation de marier son groupe à un étranger. En revanche, il nous concocte une petite montée de fièvre sociale qui risque de handicaper pour un certain temps toute velléité de négociation entre la Société Générale (SG) et la BNP. Hier sur la chaîne d'information LCI, Daniel Bouton n'a pas hésité à brandir la menace d'une démission en cas de réussite du projet SBP (Société Générale + BNP + Paribas) proposé par Michel Pébereau, PDG de la BNP. Dans ce cas, a déclaré Bouton: «Je me transforme en jardinier! Cela me paraît évident.»
A la Société Générale l'idée que la BNP puisse être l'initiateur d'un regroupement bancaire ne passe pas. «On est tribaux», avoue un haut cadre de la Société Générale qui participe activement à l'association «Action contre le raid de la BNP».
Moyennant 250 F d'adhésion, voire 1 000 F pour les bienfaiteurs, près de 2 000 cadres ont participé fin mars au Palais des congrès à une réunion où «la cohésion» et «la rage de vain-cre» étaient «impressionnantes» souligne un compte rendu enflammé. Et ce texte de poursuivre dans le lyrisme: «A un champion qui s'est supérieurement entraîné et équipé pour un Grand Prix, qui a fait tous ses réglages, allez-vous dire au moment même où la course vient d'être lancée: retourne au stand, tu changes de machine, de pneus, de carburant et en plus de directeur de course et de tactique.» A cette armada de cadres qu