Sollac retient son souffle. Mercredi, la direction réunit le comité
central d'entreprise pour annoncer un plan social. La principale filiale d'Usinor avait oublié ce mot depuis 1993. L'addition sociale sera lourde: le groupe sidérurgique envisage de supprimer 2 500 postes, sur les 18 000 existant, dans les trois ans à venir dont 840 dès cette année. Sollac supportera donc la plus grande part de l'effort que Francis Mer, le PDG d'Usinor, annonçait début mars. Toutes les catégories de personnels seront touchées: les administratifs mais aussi les agents de production et même les commerciaux. «On le prend en pleine poire, commente Dominique Plumion, délégué syndical central CFDT de Sollac. Pour nous il s'agit d'une rupture du dialogue social.» Une tradition pourtant bien ancrée dans le groupe sidérurgique. Depuis presque dix ans Usinor et ses filiales appliquaient des conventions emplois, dont l'objectif était la stabilisation des effectifs, grâce à une généreux système de préretraite. Celui-ci permet de réduire progressivement le temps de travail des salariés à partir de leur cinquantième année. En échange l'entreprise avait sauvegardé ou créé pas loin de 3 000 emplois. La semaine dernière, les partenaires sociaux avaient engagé la renégociation des accords, en y intégrant cette fois les contraintes de la loi Aubry. Mais l'ambiance s'est tendue, car le plan social paraît en point d'orgue du grand vent que souffle le PDG, Francis Mer, sur l'ensemble du groupe Usinor. Une tempête