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Libération

Chez Cegetel, les 35 heures n'ont pas que des avantages.Les opérateurs, lésés par le projet, étaient en grève hier.

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publié le 13 avril 1999 à 0h41

Hier matin, la tour Gallieni 1, coincée derrière l'échangeur de

Bagnolet, avait des allures de lycée protestant contre les mesures Allègre. Environ 150 opératrices ­ et quelques opérateurs ­ de Cegetel Services, plutôt souriants, occupaient le hall, débordant jusque sur le trottoir. Dans les étages, les appels angoissés des clients de SFR ou du «9», se perdaient en attente. Jeunes (entre 22 ans et 28 ans en moyenne), ils scandaient en choeur: «Non aux horaires alternés, oui à la vie privée!» Horaires décalés. A les entendre, les horaires imposés par Cegetel transforment la vie en enfer. «On commence chaque jour à des heures différentes, explique l'une d'entre elles. Le service le plus matinal débute à 7 heures, le plus tardif se termine à 22 heures, du lundi au samedi. On déjeune ou on dîne chaque jour un peu plus tard. Impossible dans ces conditions d'avoir une activité en dehors du travail. Quant aux enfants, on ne les voit pas ou peu.» Ces horaires ne sont pas nouveaux. A Bagnolet, l'un des sites importants de Cegetel Services (avec Toulouse et Poitiers), ils sont en pratique depuis janvier 1998. Mais auparavant, les salariés qui subissaient ce genre de contrainte, avaient droit à une réduction du temps de travail: 37 h 30, payées 39.

Abolition des privilèges. Le projet d'accord sur les 35 heures soumis par la direction a mis le feu aux poudres. Il prévoit un passage aux 35 heures pour l'ensemble des 7 000 salariés en octobre: 5 000 d'entre eux passeraient de 39 heures à