Lille de notre correspondant
Implanté à Lille depuis six mois, l'américain Kelco vient tout juste de décrocher son premier client. Modeste résultat devrait-on penser, mais, au vu de l'activité très particulière de cette société, ses dirigeants l'interprètent comme un succès prometteur. Kelco rachète en effet des polices d'assurance vie et décès à des personnes âgées ou gravement malades, soit qu'elles souhaitent vivre leurs dernières années dans de meilleures conditions, soit qu'elles ont besoin d'argent. En échange, Kelco devient le bénéficiaire du contrat et assure lui-même le paiement des cotisations. L'assuré empoche, quant à lui, une somme sous forme de capital ou de rente (ou les deux) pouvant aller jusqu'à 80% de la valeur nominale de la police. Mais, en moyenne, les assurés n'empochent que 40% de la valeur de leur contrat. La mort étant la chose la plus sûre qui soit, la transaction est sans risque pour Kelco, assuré de toucher le pécule au décès de son client.
La mort «évaluée». Une option séduisante pour un assuré en mal d'argent, mais qui va devoir suivre une procédure assez contraignante. La société examine à la loupe le contrat d'assurance afin de s'assurer qu'il n'interdit pas ce tour de passe-passe. Ensuite, l'assuré doit répondre à un questionnaire médical très détaillé. Il est ensuite analysé par deux sociétés indépendantes qui «évaluent» l'espérance de vie du souscripteur de la police. En fonction de quoi, Kelco fait une offre de rachat. Plus la durée de vie