Menu
Libération

Toyota renvoie le très honorable Okuda.La famille fondatrice remplace le patron par l'un de ses poulains.

Article réservé aux abonnés
publié le 14 avril 1999 à 0h42

Tokyo de notre correspondante

C'est désormais officiel, Hiroshi Okuda, le réformateur, va quitter la direction opérationnelle de Toyota en juin, moins de quatre ans après sa nomination. Depuis le début de l'année, l'imminence de son départ n'était plus un secret pour personne. A 66 ans, Okuda doit prendre à la mi-mai la direction du Nikkeiren, une des quatre organisations patronales de l'archipel. Les deux fonctions étaient présentées comme incompatibles.

Hors dynastie. Okuda a été le premier président du groupe à ne pas être issu de la famille fondatrice; il avait su gommer l'image ultraconservatrice et terne du premier constructeur automobile nippon. La plupart des observateurs ont d'ailleurs été surpris que Toyota se sépare si vite d'un homme qui, loin d'avoir démérité, est largement crédité de l'incontestable réussite du géant nippon tant au Japon qu'à l'étranger. Il avait notamment réussi l'implantation de Toyota dans le nord de la France.

En fait, la toute-puissante famille Toyoda, détentrice d'à peine 2% du capital mais qui continue de régner en maître sur la destinée du groupe, lui a trouvé un successeur plus conventionnel. Il s'agit de Fujio Cho, poulain peu charismatique de Shoichiro Toyoda qui, lui, devient chairman (président) honoraire du groupe. Selon certains, ce dernier aurait fini par se lasser du style trop agressif et jugé dérangeant d'Okuda, lequel n'avait de cesse que d'accélérer le processus de prise de décision, de changer la culture paternaliste du grou