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Libération

Deux préfixes français filent à l'américaine. GTS, le groupe de télécoms de Soros, rachète Omnicom. Et s'arroge le 5.

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publié le 15 avril 1999 à 0h43

Il y a trois semaines, elle avait avalé Esprit Telecom. Aujourd'hui

elle gobe Omnicom. En deux acquisitions, la société américaine de télécommunications GTS devient un acteur important du marché français du téléphone filaire. Mieux, elle s'arroge deux des préfixes les plus convoités, le 5 et le 6 qu'elle entend exploiter en parallèle. Prise de court par ce cas de figure, l'ART (l'Autorité de régulation des télécommunications qui décide de l'octroi des préfixes) réservait hier sa décision à l'étude du dossier. L'ambitieux GTS. L'avaleur comme l'avalé valent le détour. Le père fondateur de GTS, n'est autre que Georges Soros, financier planétaire d'origine hongroise et qui s'est toujours soucié de ses racines. Comme tout ce qu'entreprend Soros, la création de GTS (en 1982) obéit à des mobiles précis: développer à l'Est l'infrastructure de télécommunications qui y fait défaut. Sa première grand oeuvre sera la création d'un téléport (plate-forme réunissant des outils de télécommunication sophistiqués) entre San Francisco et Moscou. Etape suivante, le déploiement en 1992 d'une offre longue distance aux Russes. En 1994, GTS-Soros investit dans Hermès, créant un réseau européen de fibre optique qui court le long des voies ferrées. L'année suivante, il s'attaque au téléphone mobile, ouvert progressivement en Russie, puis en Ukraine. En 1998, la société investit dans l'Internet, rachetant Ebone, spécialiste de ce type de liaisons. L'Europe est toujours le principal théâtre des opérat