«No pasarán!» Ils ne passeront pas. Depuis que la BNP a osé proposer
à la Société générale une association «amicale» pour créer une banque de niveau mondial, les cadres de la Société générale sont entrés en résistance, sur le modèle des républicains espagnols de 1936. «Amicale, tu parles, s'indigne un haut cadre de la Générale. Pébereau se fout vraiment de notre gueule. Tout ce qu'il veut, c'est foutre en l'air notre accord avec Paribas.» Convaincus du «caractère aventureux d'une fusion à trois», 150 cadres de la Société générale ont manifesté leur désaccord, dès le 26 mars, dans une lettre expédiée au gouverneur de la Banque de France, Jean-Claude Trichet, et au président de la BNP en personne. Cela n'a pas empêché toutes les autorités bancaires de donner leur feu vert au projet BNP, le gouvernement d'oeuvrer en faveur de la très grande banque, et les marchés d'afficher leur préférence pour le rapprochement de deux banques à réseau. Association contre le raid. L'encadrement de la Générale, qui avait le sentiment de prêcher dans le désert, a cherché à se faire entendre par tous les moyens. Il y a eu les initiatives personnelles. «La Société générale ne se fera pas contrôler par la BNP. Ce mammouth adipeux et peu agile n'ajouterait que des faiblesses», déclarait par exemple Henri Lassalle, le Pdg du réseau alsacien de la Société générale au Républicain Lorrain du 27 mars. De leur côté, les cadres de la BNP ont pour mission de ne pas jeter d'huile sur le feu. «Le mammouth, c'e