Bonn de notre correspondante
Le grand projet de l'Europe rose, le «pacte européen pour l'emploi», menace de tourner à l'accouchement solennel d'une souris. Dans un document de travail envoyé à ses quatorze partenaires de l'Union européenne, la présidence allemande fait certes assaut de rhétorique volontariste. La grande ambition de ce document, rédigé par les ministères des Finances et du Travail allemands, est d'institutionnaliser un «dialogue» entre gouvernements, partenaires sociaux et Banque centrale européenne (BCE). Il suggère pour cela des rencontres régulières, en marge des conseils Ecofin (deux fois par an), entre partenaires sociaux, représentants des gouvernements, de la Commission et de la BCE. Encore imprégné du style d'Oskar Lafontaine, l'ancien ministre des Finances parti le 11 mars, le projet imagine que tout ce petit monde développe un «policy-mix macroéconomique»: une politique financière et économique concertée, au service de la croissance, l'emploi et la stabilité des prix.
Petite hardiesse plus concrète, le document propose aussi que les Quinze assurent aux jeunes un emploi ou une formation non plus au bout de six mois de chômage, mais immédiatement après leur sortie du système scolaire. Là encore pourtant, la présidence allemande reste prudente: l'idée «devrait être examinée», suggère-t-elle seulement.
Pour le reste, les seuls nouveaux emplois que ce projet de Pacte annonce seraient ceux de quelques scientifiques appelés à former un nouveau «bureau ind