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Libération

Elf: l'informatique nerf de la grève. A la Défense, depuis mercredi, tous les systèmes sont bloqués.

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publié le 16 avril 1999 à 0h48

Cinq minutes montre en main. Quelques manip' sur un clavier

d'ordinateur. Et le tour est joué. A l'heure de l'intranet et du travail en réseau, le blocage des systèmes informatiques perturbe plus sûrement l'activité d'une entreprise que des arrêts de travail. Les salariés d'Elf en colère contre la politique sociale de leur patron Philippe Jaffré l'ont compris qui, depuis lundi, bloquent les réseaux informatiques comme d'autres bloqueraient une chaîne de production (Libération d'hier). «Dans une industrie moderne, les deux domaines dont on ne peut se passer sont les communications et l'informatique, dit Denis Roualet, au nom de l'intersyndicale du siège Elf. On aurait pu couper les communications téléphoniques. Mais deux molosses ont été installés auprès de l'autocommutateur. Il nous a semblé plus opportun de toucher à l'informatique.» Imitant leurs collègues de Pau qui, depuis lundi, bloquent le centre de calcul, les «cols blancs» de la tour Elf à Paris ont donc «débranché» les serveurs. «C'était l'action la plus simple, car tous sont concentrés dans une même salle.» Cette grève très contemporaine était aussi la plus acceptable pour des salariés peu habitués à se révolter contre la direction.

Depuis mercredi, donc, «une partie substantielle des échanges entre ordinateurs est devenue impossible». L'annuaire électronique, qui a remplacé son ancêtre en papier, est inaccessible. Comme le sont les bases de données, essentielles au fonctionnement de l'exploration-production. L'acti