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Libération

Fronde des agents recenseurs. La grève s'est étendue à plusieurs villes.

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publié le 16 avril 1999 à 0h48

Sous-payés pour des tâches qu'ils jugent titanesques, les employés

du recensement râlent sec. La grève lancée lundi à Grenoble par les délégués, chefs d'équipe qui encadrent les agents recenseurs, s'est étendue à quatre arrondissements parisiens ainsi qu'à d'autres villes et départements: de Nantes à Dijon en passant par Aubervilliers, la Corse et la Vendée" Le mouvement a aussi donné des idées aux agents de la base. Mercredi soir, à Paris, 150 d'entre eux tenaient une AG dans les couloirs de la Sorbonne. Pour réclamer plus d'argent, mais aussi pour dire les insultes essuyées, détailler les difficultés à trouver les gens chez eux. Un fonctionnaire de l'Insee le confirme: le recensement de 1999 est plus dur que celui de 1990. Les gens sont barricadés derrière les digicodes. Ils rapportent eux-mêmes les bulletins dans les mairies pour ne pas avoir affaire aux agents, même si, dans ce cas, les agents sont quand même payés" Ces derniers, rémunérés à la pièce, ont le sentiment de n'être pas tous logés à la même enseigne. Malheur à qui tombe sur un secteur de célibataires avec logements vides: «Sur mon quartier, il y a 50 logements vacants, c'est-à-dire moins de rentrées d'argent», confie un agent. Maudit soit celui qui récolte dans le XVIIIe arrondissement plutôt qu'à Levallois ou à Boulogne-Billancourt: ces communes ont prévu des indemnités complémentaires qui permettent à leurs agents de franchir sans forcer la barre des 6 000 francs. Triche. Mais ces exceptions n'apaisent