Toulouse de notre correspondant
Le député-maire socialiste de Pau et le président UDF du conseil général des Pyrénées-Atlantiques bras dessus bras dessous pour dénoncer l'«ultralibéralisme» du groupe Elf Aquitaine. La chimie du gaz et du pétrole donne parfois de drôles de précipités. Le plan «performance» du pétrolier français prévoit de supprimer un millier d'emplois du côté de Pau et c'est l'union sacrée des élus du Béarn. En apparence du moins.
Mémoire courte. «François Bayrou semble ne pas se souvenir qu'il s'est fait l'avocat de la privatisation d'Elf Aquitaine en 1993», ricane la section paloise du PS. «Le PS semble ne pas se rendre compte que l'actuel ministre de l'Economie est issu de ses rangs et que lui-même privatise à tour de bras», lui renvoie le RPR Jean Gougy. Tous seront évidemment de la manifestation ce samedi pour la «défense du Béarn». «Mais nous y serons sous nos propres banderoles», annonce déjà le Parti socialiste. L'UDF hausse les épaules: «Ce n'est pas l'heure de polémiquer.»
Pendant ce temps, le député-maire André Labarrère promène son grand chapeau dans toutes les manifestations pour la défense du site: «J'avais la conviction qu'entre Pau et Elf, c'était un bail à vie.» Il se souvient, la larme à l'oeil, des temps pionniers quand les vaches paissaient encore sous les derricks. Le président Bayrou en rajoute une louche en hurlant à la «trahison» du pétrolier, fils ingrat de la terre de Béarn: «Jamais le développement d'Elf à travers le monde n'aurait e