Dresde envoyé spécial
Le «gouvernement économique», le retour. Depuis plusieurs années, la France avait mis son mouchoir sur ce terme jugé un peu trop provocateur par ses partenaires, allergiques au dirigisme économique à la française. On préférait parler de «coordination des politiques économique», de «forum informel», d'échanges de vues, etc. Mais les temps ont changé: l'euro a vu le jour le 1er janvier et les pays participant à la monnaie unique ont pris l'habitude, depuis juin 1998, de se rencontrer une fois pas mois au sein de l'Euro 11, afin de coordonner leurs politiques économiques et budgétaires.
Appeler un chat un chat. Un peu plus de cent jours après le lancement de l'euro, Dominique Strauss-Kahn, le ministre français de l'Economie et des Finances, a proposé à ses quatorze partenaires, réunis pour un Conseil des ministres informel à Dresde, vendredi et samedi, de passer à la vitesse supérieure. «Il y a des mots qui ne font plus peur, a expliqué DSK. Il faut appeler un chat un chat.» Dans le mémorandum remis à ses pairs, il affirme donc clairement que «l'Euro 11 est l'esquisse d'un gouvernement économique européen. Renforçons-le pour lui permettre de jouer pleinement son rôle». Il ne s'agit plus de mettre en place un contrepoids à la Banque centrale européenne (BCE), comme la France l'a longtemps expliqué. Les banquiers centraux ont démontré notamment en baissant les taux d'intérêt le 8 avril que la croissance faisait partie de leurs préoccupations, contrairemen