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Libération

Adultère dans le téléphone.Deutsche Telekom et Telecom Italia parlent d'alliance. France Télécom se sent trahi.

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publié le 20 avril 1999 à 0h45

Les dirigeants de Deutsche Telekom et de Telecom Italia ont fini par

admettre qu'ils concoctaient un projet de rapprochement, une alliance qui pourrait aboutir à la création d'un géant des télécoms d'une valeur boursière de 200 milliards d'euros (241 milliards de dollars). Hier, les conseils d'administration des deux groupes étaient réunis pour examiner la teneur de ce projet d'«alliance industrielle» et charger les dirigeants des deux groupes, l'Allemand Ron Sommer et l'Italien Franco Bernabè, de la mener à bien. En se faisant le chevalier blanc de Telecom Italia, qui se débat contre une OPA hostile d'Olivetti, l'opérateur allemand a surpris tout le monde. A commencer par France Télécom, qui se présentait alors comme son allié privilégié en Europe.

Coup de poignard. Pour le français, l'initiative de Deutsche Telekom est un coup de poignard dans le dos. A la Bourse de Paris, son titre a plongé hier de 5,43%. Michel Bon, le président de France Télécom, n'a été officiellement informé de l'initiative de son partenaire qu'hier, au conseil d'administration de Deutsche Telekom, où il siège. Or, il ne se passait pas une semaine sans que Bon et Sommer organisent une visioconférence pour discuter de choses et d'autres.

Symbole de l'amitié industrielle franco-allemande souhaitée par les deux gouvernements, la participation croisée (2%) des deux entreprises dans le capital de l'autre devait être le prélude à de belles aventures. En août, Ron Sommer avait insisté sur la qualité des liens u