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Libération

Casino et Cora feront leurs courses ensemble.

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publié le 20 avril 1999 à 0h45

Dans la distribution, dit un adage de cette profession, «la

négociation avec les fournisseurs explique 90% du bénéfice». Pour accroître leur rapport de force, les deux distributeurs Casino et Cora ont décidé de fusionner leurs activités d'achats au sein d'une société nouvelle nommée Opéra dont ils seront actionnaires à parité. Avec un montant d'achat hors taxes estimé, en année pleine, à 12,2 milliards d'euros (80 milliards de francs), Opéra sera le n° 3 français derrière Leclerc-Système U et Carrefour-Comptoirs modernes. La nouvelle centrale d'achat desservira 180 hypermarchés Géant et Cora, 1 355 supermarchés (Casino, Match, Franprix, Leaderprice), plus de 3 200 magasins de proximité (Petit Casino, Spar, Vival), ainsi que les affiliés des deux groupes (Coopératives de Normandie-Picardie, Francap, Monoprix, Maximo, Migros France, Primistères Reynoird, Union des coopérateurs d'Alsace, Vindémia).

Pour Cora, une société familiale non cotée en Bourse, cette annonce est un nouveau pied de nez à Carrefour, avec lequel il est en guerre ouverte. Carrefour détient 42,3% de Cora, mais ce dernier refuse toute coopération avec cet actionnaire minoritaire. Carrefour a saisi en octobre le tribunal de commerce de Paris afin de s'opposer à plusieurs opérations décidées par la direction. La centrale d'achat de Cora n'avait pas la taille suffisante pour s'imposer efficacement aux fournisseurs: mais il a préféré s'allier à un autre que Carrefour. Toutefois, Cora et Casino ont juré qu'ils ne co