Menu
Libération
Interview

Emmanuelle Durand, spécialiste des télécoms. «Cette fusion serait une révolution en Europe». Un opérateur deviendrait leader dans deux pays.

Article réservé aux abonnés
publié le 20 avril 1999 à 0h45

Emmanuelle Durand est consultante à l'Idate (Institut de

l'audiovisuel et des télécommunications en Europe). Spécialisée dans le marché européen, elle détaille les conséquences de ce rapprochement éventuel entre les deux compagnies.

Quel serait l'impact d'une fusion entre Deutsche Telekom et Telecom Italia sur le marché européen?

Considérable. Pour la première fois, un opérateur historique (Deutsche Telekom) deviendrait dominant dans deux pays. Ce serait donc une révolution en soi. Généralement, les opérateurs historiques se sont développés à l'international en créant des filiales ou en prenant des participations dans le capital de nouveaux opérateurs. Quel est l'intérêt d'un mariage entre les deux groupes?

Pour Telecom Italia, qui fait l'objet d'une offre publique d'achat (OPA) hostile d'Olivetti, c'est l'urgence qui commande. Le groupe italien a besoin du soutien d'une compagnie solide financièrement. Je ne pense pas que ce projet aurait pu voir le jour sans ces circonstances particulières. Pour Deutsche Telekom, l'internationalisation permet de compenser les pertes sur son marché intérieur et donc de combattre les effets de la libéralisation.

Des économies d'échelle sont-elles possibles entre les deux compagnies?

Elle ne sont pas évidentes sur les communications locales ou régionales. D'autant que l'Italie et l'Allemagne ne sont pas des pays frontaliers, ce qui les empêche de lier leurs réseaux. En revanche, des économies d'échelle sont possibles dans les communications inter