Bonn, de notre correspondante.
Depuis qu'il a pris la présidence de Deutsche Telekom en 1995, Ron Sommer a connu tant de hauts et de bas qu'il en a déduit une règle personnelle: les années paires lui seraient difficiles, les impaires lui souriraient. Si les superstitions du patron de Deutsche Telekom se confirment, l'alliance avec Telecom Italia pourrait annoncer un nouveau sursaut du numéro un européen des télécommunications, préluder à d'autres alliances en Europe ou aux Etats-Unis et assurer le succès de l'augmentation de capital prévue en juin, objectifs qu'il s'est fixés pour cette année.
Sorti très mal en point de l'année paire 1998, Ron Sommer a pourtant prédit récemment que 1999 serait aussi une année de «gros soucis» où Telekom devrait se montrer «très agressif». Dès la première année de libéralisation du marché allemand des télécoms, en 1998, l'ancien monopole a dû céder des parts de marché plus importantes que prévu à ses nouveaux concurrents. Le bel optimisme de Ron Sommer, qui avait assuré attendre la concurrence de pied ferme, a fait place à l'aigreur. «Nous subventionnons la concurrence et nous devons regarder en spectateurs comment les concurrents se font servir des parts de marché sur un plateau en argent», peste le patron de Telekom depuis des mois, accusant les autorités de régulation de favoriser les autres opérateurs.
Dos au mur. Très attaqué sur son marché intérieur, poussé en janvier à concéder de nouvelles baisses de prix qui lui coûteront près de 2