Après l'histoire mouvementée des belles de jour, des mannequins
mises en vitrine aux Galeries Lafayette pour vanter de la lingerie et priées d'aller se rhabiller par Ségolène Royal, voici celle des femmes de la nuit, sommées, elles, par la Commission européenne, de se montrer au grand jour.
Déjà condamnée. En France, les femmes n'ont pas le droit de travailler la nuit. Dans l'industrie tout du moins, cette pratique reste interdite par le code du travail (article L. 213-1), alors que toute l'Europe l'encourage au nom de la non-discrimination entre les sexes, depuis une directive datant de 1976. «Dans une société où le chômage ne cesse d'augmenter, interdire aux femmes de travailler la nuit, c'est leur fermer la porte de pas mal d'emplois», dit-on à la Commission de Bruxelles, qui vient de rappeler le gouvernement à l'ordre communautaire, le sommant de légiférer sur le sujet sous peine de se voir infliger une amende de 142 425 euros par jour (voir encadré). Ce n'est pas la première fois. La Cour de justice européenne avait, en mars 1997, rendu un arrêt condamnant la France à réviser cet aspect de son code du travail. Dans quelques mois, la même devra ou non approuver la sanction demandée par Bruxelles. Ce qui laisse quelques mois de répit à l'équipe de Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité. Pour l'instant, au ministère, point de commentaires, mais quelque embarras. Les syndicats sont plutôt contre: «Le travail de nuit est une nuisance, l'étendre aux femmes revi