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Libération

La fronde des salariés actionnaires d'Elf.

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publié le 22 avril 1999 à 0h24

La purge du PDG d'Elf (1 300 suppressions de postes) ne passe

toujours pas. Pour bloquer son plan, baptisé «Performance» (il doit permettre de doubler les bénéfices), présenté vendredi 16, les grévistes de la branche exploration-production (EP) occupent toujours les services informatiques de Pau et de La Défense. Les salariés s'installent pour un long conflit et le dialogue entre partenaires sociaux est ténu. Hier, c'est dans un hôtel de la périphérie de Pau que le directeur général adjoint d'EP a rencontré les syndicalistes.

En butte à la révolte des «salariés-salariés», Philippe Jaffré doit aussi affronter la fronde des salariés-actionnaires. Une association de ces salariés qui détiennent des actions Elf, l'Adias, a tiré à boulets rouges, dans la Nouvelle République des Pyrénées. Un communiqué, publié lundi, appelle «tous les actionnaires à défendre l'avenir du groupe Elf et à faire respecter ses valeurs humaines en votant contre la résolution qui présentera le rapport de gestion lors de la prochaine assemblée générale du 28 mai». Selon son président, Jean Conan, «la suppression brutale de près de la moitié des effectifs de la société d'expertise pétrolière du groupe ajoute un séisme de plus à une série déjà longue, déstabilisant les travaux en cours et obérant ceux à venir». La prise de position de l'Adias est assez révélatrice du vide qui se creuse autour du PDG. Car l'association, même si elle ne représente qu'une infime partie du capital, est un peu le porte-parole des