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Libération

La troisième mort du Crédit Lyonnais. Le siège du boulevard des Italiens a été vendu.

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publié le 22 avril 1999 à 0h24

La privatisation, l'incendie, et maintenant la vente du siège" Le

Crédit Lyonnais, qui doit être privatisée en juin, a signé mardi soir un protocole de vente avec un consortium de compagnies d'assurances allemandes, pour un montant qui n'a pas été dévoilé, mais qui serait légèrement supérieur à 1,5 milliard de francs. La vente définitive sera signée en mai. Depuis six ans, le Lyonnais a traversé mille tourmentes financières, judiciaires et sociales: la révélation de l'existence d'un trou de 120 milliards de francs, la mise en examen des anciens dirigeants, les trois plans de sauvetage assortis d'un démantèlement du réseau dans le monde, et la suppression de 8 500 postes. Au regard de ce cataclysme, la vente du 19, boulevard des Italiens peut sembler anecdotique. Pour les salariés, c'est pourtant tout un symbole. Avec sa majestueuse entrée rehaussée d'imposantes caryatides, ses 25 mètres de hauteur sous plafond, son enfilade de salles, son escalier d'honneur, circulaire à double révolution (avec double balustrade pour les dignitaires de la direction, et simple balustrade pour la piétaille), le Crédit Lyonnais représentait LA réussite bancaire française.

La grande époque. En 1878, quinze ans après avoir ouvert sa banque à Lyon, Henri Germain se lance à l'assaut de la capitale. Il jette son dévolu sur le quartier hausmannien et fait construire un premier bâtiment de taille modeste. Coupoles, verrières enveloppées d'ossatures métalliques, on est en pleine époque musée d'Orsay. Hen