Nice, correspondance.
Au huitième jour du conflit, les passagers, résignés, ont ravalé leur colère et patientent sur le parking d'où partent les navettes mises en place entre Nice et l'aéroport de Toulon qui absorbe le trafic vers Orly et Roissy. Dans les bus, les rangs se sont clairsemés. «La clientèle a anticipé les perturbations», explique-t-on au comptoir Air France où des hôtesses continuent de prendre des réservations pour les recaser sur d'autres compagnies. Depuis le 15 avril, le mouvement de grève est reconduit de 24 heures en 24 heures selon un rituel immuable: quelques débats et un vote à mains levées dans une salle qui accueille, selon les jours, de 250 à 400 grévistes. Il y a là plusieurs catégories de personnels au sol, des agents de l'entretien, des bagagistes, des mécaniciens au sol, regroupés dans une intersyndicale CGT, FO et CFDT essentiellement qui a mis de côté les divergences survenues lors du débat sur les 35 heures. L'unanimité, 95% des personnels au sol selon les syndicats, s'est faite derrière le constat d'une «lente dégradation de la qualité du service rendu à la clientèle», explique Liliane d'Oréfice, déléguée de l'Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT (Ugict-CGT). La sous-traitance. Le recours à la sous-traitance, érigé en stratégie de groupe depuis la fusion Air France-Air Inter, est dans le collimateur. A Nice, les effectifs du service d'entretien des cabines fondent: quatre-vingts agents début janvier, vingt-cinq en ce