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Libération

TELECOMS: fusion et contusions.Deutsche Telekom et Telecom Italia ont présenté hier leur projet d'alliance.

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publié le 23 avril 1999 à 0h25

La matinée a beau être ensoleillée, l'atmosphère paraît tendue au

Lincoln Centre, en plein coeur de Londres. On se croirait aux abords de la Maison Blanche, au lendemain de l'annonce des révélations de Monica Lewinsky. Les camions satellites sont pare-chocs contre pare-chocs, les cameramen s'insultent. Tout ce que la ville compte de journalistes et d'experts financiers est venu assister à la célébration des fiançailles entre Deutsche Telekom et Telecom Italia.

Un siège dans chaque pays. Ron Summer, patron du groupe allemand, et Franco Bernabè, son homologue italien, ont en effet présenté hier matin le projet de fusion de leurs deux sociétés, qui doit donner naissance à un géant mondial des télécoms. Comme en pareille occasion, une ribambelle de chiffres est venue illustrer la puissance de ce futur colosse, numéro 2 mondial derrière le japonais NTT: 59,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 162 milliards d'euros de capitalisation boursière, 300 000 salariés. Pour ménager les susceptibilités italiennes qui tenaient beaucoup à la parité (favorable aux Allemands), la future entité, qui aura un siège dans chaque pays, sera coprésidée et codirigée par Ron Sommer et Franco Bernabè, et cinq représentants de chaque groupe composeront le conseil de surveillance.

Mais la société, dont le nom «reste un secret», est de droit allemand. Et en fait de parité, Deutsche Telekom détiendra 56% des parts contre 44% à Telecom Italia. Quant à l'Etat allemand, si sa part est actuellement de 72% da