Jeudi, c'était cortège. Hier, sit-in. Au neuvième jour de grève, les
actions changent mais semblent tourner en rond, d'un terminal à l'autre de l'aéroport de Nice. Toute idée d'action plus musclée est abandonnée depuis qu'une décision de justice, rendue mercredi en référé, autorise le recours à la force publique si les personnels au sol grévistes, réunis en intersyndicale, bloquent de nouveaux avions.
Air France en a profité hier pour glisser 16 vols assurant des liaisons vers Orly et Roissy. Les navettes en bus vers l'aéroport de Toulon ont été arrêtées. «65% du trafic régulier est assuré, mais ce n'est pas encore satisfaisant», annonce Air France, qui envisage un retour progressif à la normale. Pour la clientèle, le mouvement devient presque transparent.
Les négociations, entamées jeudi soir, ont duré plus de six heures et les deux parties se sont quittées sur un constat de profondes divergences. Côté direction locale, on s'abrite derrière une stratégie de groupe visant à externaliser un certain nombre d'activités au sol, accompagnée du reclassement des salariés concernés. Côté syndicats, on campe sur les revendications: «L'arrêt de tout projet qui remet en cause l'activité propre de la société.» Le 6 avril, en comité d'établissement, des restructurations ont été annoncées au service du traitement des bagages. Une cinquantaine d'employés sont menacés à Nice, au profit d'une société extérieure. Chaque jour qui passe voit la liste des complaintes s'allonger.
L'intersyndicale d