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Libération

Iridium n'a plus d'argent ni de pilote. Le patron de la firme de téléphone par satellite démissionne.

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publié le 24 avril 1999 à 0h27

Les histoires de rêve finissent mal, en général. Lorsqu'elle a pris

son élan il y a une dizaine d'années, la société Iridium se vantait, un peu abusivement, d'être «le plus grand projet jamais financé sur fonds privés» (1). Il s'agissait de faire en sorte que tous les points du globe, du sommet de l'Everest à l'oasis du Sahara, puissent être joints par téléphone. Plus de 30 milliards de francs et 66 satellites plus tard, Iridium existe; le système est commercialisé dans de nombreux pays depuis le 1er novembre. L'objectif est techniquement atteint et pourtant, le projet menace de retomber brutalement sur terre. A 20 000 francs pièce, sans parler du coût de la minute (de 15 à 50 francs), les gros téléphones, le plus souvent de marque Motorola (principal actionnaire d'Iridium, avec 20% du capital) se vendent mal. Alors qu'il faudra 500 000 abonnés pour équilibrer les comptes, Iridium n'en est encore qu'à une vingtaine de milliers. Le cours de l'action a presque été divisé par trois en six mois. Le patron saute. Conséquence, jeudi, le patron du groupe, Edward Staiano a déclenché son siège éjectable. Comme le dit pudiquement la porte-parole du groupe, Michelle Lyle, il a «démissionné après avoir eu avec le conseil d'administration une divergence de vue sur la stratégie de l'entreprise». Iridium cherche maintenant un nouveau patron pour un nouveau départ. Mais même si les banquiers du groupe ont fait un effort, la catastrophe sera difficile à éviter. L'une des pistes serait de dev