La préretraite de l'automobile pourrait bien voir naître quelques
petites soeurs. C'est même ce qui explique qu'elle tarde à accoucher. Prévues dans les accords de réduction du temps de travail des deux constructeurs, PSA et Renault, les négociations de branche qui doivent la concrétiser ne sont toujours pas convoquées. Jean-Martin Folz, PDG de PSA, les annonce pour les «prochaines semaines», mais aucun rendez-vous n'est pris entre partenaires sociaux de la métallurgie. L'enjeu est pourtant d'importance: l'adaptation de la loi Aubry dans l'automobile n'est passée que grâce à la promesse de faire partir à 57 ans, voire 55, 10500 salariés chez Renault et 12500 chez Peugeot-Citroën. En contrepartie, un jeune serait embauché pour trois départs. Les partenaires sociaux sont bien d'accord sur le fait «que ça traîne trop», selon l'expression de Emmanuel Couvreur (CFDT), signataire de l'accord Renault. Les syndicalistes veulent absolument qu'au moment où les discussions sur les nouveaux horaires démarreront dans les établissements, «les gens sachent qui part, quand, comment et avec quel revenu».
Le problème est venu de Bruxelles. Le ministère de l'Emploi sait qu'il doit à tout prix éviter que l'aide de l'Etat n'apparaisse comme une aide sectorielle, réservée à des industriels nationaux. Karel Van Miert, commissaire européen à la Concurrence, a encore dans la gorge le «plan Borotra» d'aide au textile dont il exige le remboursement. Comment «maquiller» le plan pour l'automobile? Les Fr