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Libération

Les anglais raffolent du french lawyer.Pour renforcer leur implantation à Paris, les cabinets d'affaires britanniques débauchent les avocats français. Enquête.

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publié le 26 avril 1999 à 0h26

La photo (truquée) montre un homme qui s'agrippe au sommet d'un

gratte-ciel, dont il va très vraisemblablement tomber. Présentée à la une du magazine anglais Worldlaw, cette illustration est censée évoquer le destin des avocats d'affaires français. Pour que le décor soit complet, il y manque la chaussure en train d'écraser les doigts du pauvre hère accroché au bord du précipice. Le soulier serait anglais, car c'est de bagarre entre cabinet français et londonien dont il est question. Tout cela est évidemment très caricatural. Mais pas très éloigné des préoccupations du barreau de Paris, face à la montée en puissance des cabinets anglais sur le territoire français.

«Etre global.» L'implantation à Paris des membres de ce «magic circle» qui regroupe des multinationales alignant parfois plus de 1 000 avocats ne date pas d'hier. Mais les ambitions anglaises ont décuplé, avec une certaine saturation du marché britannique et l'accélération des fusions-acquisitions en France et en Europe continentale. «Comme nos clients, nous devons être globaux», disent les avocats anglais. Et, pour être global, il faut être partout incontournable. En un an, la plupart ont doublé la taille de leurs bureaux à Paris. «De 10 avocats, tous anglais, confie Stephen Denyer, responsable du développement européen d'Allen & Overy, nous sommes passés aujourd'hui à 28 dont la moitié sont des Français.» Pêchés ici ou là et surtout au sein des grands cabinets français qui en ont assez qu'on les prenne pour «des éc