Washington envoyé spécial
Les prêts accordés par la Banque mondiale et le FMI seront-ils assortis, un jour, d'exigences sociales venant s'ajouter aux conditions macroéconomiques qui sont aujourd'hui la règle? Les banquiers demanderont-ils demain aux pays bénéficiaires de prêts de respecter des principes fondamentaux en matière de droit du travail ou d'établir un régime de sécurité sociale comme ils doivent respecter des principes de transparence financière ou assainir leur secteur bancaire? Ces questions sont pour la première fois posées au sein des institutions de Bretton-Woods, qui se réunissent cette semaine à Washington. Généralement, FMI et Banque mondiale sont plus soucieux d'orthodoxie financière et de flexibilité que de droit du travail et de protection sociale. Si ces discussions, pour l'instant très peu médiatisées, sont suivies d'effets, elles pourraient déboucher sur un changement profond du rôle joué par les deux institutions.
A l'ordre du jour depuis le début de la crise asiatique, le sujet a été évoqué brièvement au FMI et doit faire l'objet d'un débat aujourd'hui dans le cadre de la réunion du comité de développement de la Banque mondiale. L'initiative, qui remonte au G7 de Birmingham de mai dernier, est poussée par Gordon Brown, le ministre des Finances britannique.
Droits fondamentaux. L'idée est de faire adopter par la banque une série de «principes généraux en matière de politique sociale», dans la ligne de ceux retenus en 1995 lors de la réunion de Copenha