Qu'on se le dise, Michel Pébereau ne se laisse pas impressionner par
la «petite» grève, jeudi, des cadres de la Générale. Son projet SBP (Société générale, BNP et Paribas) tient tellement bien la route, selon lui, qu'il n'y a pas grand-chose à ajouter. Michel Pébereau a pourtant tenu à détailler pour la énième fois son programme devant la presse, hier, et à envoyer quelques piques à Daniel Bouton, le patron de la Société générale. «SBP n'est pas le monstre qu'on veut bien dire, a souligné Pébereau. Le Crédit agricole restera la première banque avec 22% de parts de marché.» Et puis Bouton n'était-il pas candidat au rachat du CIC, autre banque de détail? «Sur le CIC, je ne connais pas bien la logique des candidats étrangers. Mais je pense qu'il y a deux acteurs totalement rationnels: la BNP et la Société générale», déclarait Bouton aux Echos en février 1998. De quoi alimenter la polémique orchestrée par la BNP et Axa sur le thème: Bouton a toujours été favorable à un mariage de banques à réseaux. A la BNP on s'élève aussi contre l'idée que SBP ferait fuir les PME qui auraient actuellement, par souci de diversification, des comptes dans les deux banques. Sur la base d'«études sérieuses et indépendantes», la BNP estime que la perte de revenus serait limitée à 30 millions d'euros et qu'elle serait compensée par une meilleure rentabilité de l'ensemble. Michel Pébereau a détaillé les synergies. Sur les 360 millions d'euros d'économies prévues pour 2002, l'informatique en réalisera 3