Nice correspondance
Dans les cortèges, elle ne chante pas vraiment mais se laisse volontiers guider au son des porte-voix. Liliane d'Oréfice préfère les coulisses au devant de la scène. Mais d'elle, tout le monde parle. Depuis le 15 avril, date du début du conflit à Air France Nice, cette déléguée de l'Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT (Ugict-CGT), n'a pas quitté son uniforme et traîne son sac à main en bandoulière de défilé en sit-in, d'opération escargot en distribution de tracts. La ténacité des grévistes, à les écouter, est à l'image de cette grande femme brune d'une quarantaine d'années, experte en droit du travail .«D'Oréfice, c'est un bulldozer, elle est incorruptible», dit Michel, l'un des 400 grévistes. «Liliane, c'est la tête à abattre, la direction a peur d'elle, tous les combats qu'elle a menés, elle les a gagnés», dit Anne. On se raconte qu'elle a sacrifié des postes de maîtrise à la défense des intérêts communs du personnel. Lorsqu'elle n'est pas en grève, elle est coordonnatrice, chargée de la répartition des masses dans les avions entre les bagages, le fret et passagers.
Liliane d'Oréfice a vécu hier, avec les quatre autres représentants syndicaux CGT, FO et CFDT, une journée marathon, alternant les assemblées générales du personnel au sol avec les discussions avec la direction. Sans doute surpris par la fermeté des grévistes, les dirigeants de l'escale Air France de Nice ont en effet renoué le dialogue. Hier, ils ont proposé aux syndic