Pau envoyé spécial
Les architectes adorent la symétrie. Ceux qui ont conçu le centre de la branche exploration-production d'Elf, dans la périphérie de Pau, seront sans doute étonnés de l'utilisation à laquelle peut donner lieu la division du bâtiment en deux ailes bien distinctes. Depuis bientôt trois semaines, on fait grève le matin dans l'aile gauche du bâtiment, et l'après-midi dans l'aile droite. Chacun des deux groupes a droit à son assemblée générale: à 11 h 30 à gauche, à 13 h 30 à droite. Evidemment, lorsque la moitié du personnel qui n'est pas en grève cherche à travailler, elle est un peu perturbée dans ses efforts par le débrayage de l'autre moitié. Et vice et versa. Comme quoi, dans une entreprise majoritairement composée de cadres et de techniciens, on a le sens de l'organisation.
Bon tour. Pour corser le tout, l'intersyndicale joue sur les horaires «à la carte» dont jouissent les salariés depuis de nombreuses années. La présence au travail n'est vérifiée que pendant deux plages horaires de deux heures chacune, le matin et l'après-midi. C'est à ce moment que les salariés se déclarent grévistes. «Le reste du temps, on est en horaire libre», explique avec le sourire Daniel Gely de la CFTC. Les syndicalistes ne sont pas peu fiers du bon tour qu'ils jouent à la direction: «Avec ce système, on est en grève à quart de temps (deux heures par jour, ndlr). On peut durer longtemps.» De fait, difficile de savoir si tel ou tel est en grève ou en horaire libre. «Les premiers j