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Libération

La grève contre le plan social se poursuit chez le pétrolier.Le gouvernement fait porter le chapeau au patron d'Elf.

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publié le 29 avril 1999 à 0h30

Après les salariés, puis les salariés-actionnaires, voilà que le

gouvernement Jospin commence à tirer sur Philippe Jaffré, le patron d'Elf. Alors que les grèves se poursuivent sur deux sites du groupe pétrolier ­ le centre d'exploration-production de Pau et l'usine de Lacq ­ pour protester contre un plan de 1 320 suppressions d'emplois, le secrétaire d'Etat à l'Industrie n'a pas hésité hier à pointer du doigt les responsables du blocage. «Les négociations actuelles n'ont pas assez témoigné de la volonté d'une des parties de dialoguer et d'avancer», a estimé Christian Pierret à l'Assemblée nationale. Le groupe Elf a «une dette envers le Béarn», a-t-il poursuivi, en précisant que le gouvernement «souhaite que l'on suive l'idée d'un véritable dialogue, constructif, patient, actif». En langage diplomatique, cela signifie que la direction d'Elf cumule les bévues et que son plan est plutôt malvenu dans une région considérée comme le berceau historique du groupe.

Pour l'actionnaire. Il faut dire que Jaffré n'a guère mis la forme à son opération de réduction des coûts. Destiné à doubler les bénéfices du groupe, et donc à créer de la valeur pour l'actionnaire (la fameuse share-holder value), ce plan, baptisé «Performance», avait été évoqué pour la première fois à Londres le 18 mars. A des centaines de kilomètres des principaux concernés, qui ont moyennement apprécié. C'est ainsi que les grévistes de la branche exploration-production occupent depuis près de deux semaines les services in