La grève de la SNCF lancée hier par la FGAAC (les conducteurs
autonomes) a été bien plus suivie que prévue. Le mouvement a particulièrement touché les voyageurs des lignes de banlieue parisienne et du RER, qui ont appris en arrivant dans les gares que leurs trains auraient du retard. Le trafic grandes lignes n'était, lui, que légèrement perturbé en début de matinée; la direction de la SNCF a dû annuler quelques TGV-Nord mais a pu assurer un service normal pour le Thalys (vers la Belgique) et l'Eurostar (vers Londres). Mal vu. La FGAAC, qui regroupe près du tiers des 18 000 agents de conduite de la SNCF, proteste contre le projet d'accord sur le passage de l'entreprise aux 35 heures. Ce texte, que les syndicats viennent de soumettre à leur base pour consultation, «augmente la flexibilité» et «remet en cause la spécificité du métier de conducteur», selon les autonomes. A l'origine du conflit: l'équilibre entre le nombre de jours de congés et la durée de la journée de travail. La direction de la SNCF croyait bien faire en proposant davantage de jours de repos (de 119 à 126 par an), mais aussi un allongement de la journée de travail (de 7 h 30 à 7 h 46). Selon la direction des ressources humaines de la maison, «tous les sondages indiquaient que les agents étaient demandeurs de congés supplémentaires». Mais les conducteurs estiment qu'on ne peut pas prétendre réduire le temps de travail en augmentant la durée quotidienne. Pour la direction, ce nouveau dispositif (qui devrait êtr