Tokyo de notre correspondante
Dur de se battre contre un concurrent virtuel! C'est l'expérience amère qu'est en train de vivre le fabricant de consoles de jeux Sega, qui vient d'annoncer une perte de 45 milliards de yens (1,2 milliard de francs) et la suppression d'un millier d'emplois. Sega, l'inventeur du petit hérisson bleu Sonic, sa mascotte, croyait pourtant tenir le bon bout avec le lancement, en novembre dernier, de la console la plus rapide du marché, la Dreamcast. A l'intérieur, un processeur surpuissant de 128 bits, fabriqué par le géant de l'électronique japonaise NEC, permet de reproduire des images d'une qualité jamais vue sur une console de jeux. A Tokyo, on avait fait alors la queue toute la nuit pour être le premier à l'acheter. La Dreamcast, promettrait Sega, pourrait même bientôt être connectée à l'Internet.
C'était compter sans le géant de ce juteux marché, Sony. Avec un grand talent pour couper l'herbe sous le pied de la concurrence, il annonce début mars le lancement de la Playstation II, une console encore plus révolutionnaire, aussi puissante qu'une dizaine de PC réunis! Certes, elle ne sera pas commercialisée au Japon avant Noël 1999. Mais la force d'attraction de Sony est telle que beaucoup de fans des jeux vidéo préfèrent attendre de voir la nouvelle Playstation plutôt que d'acheter la Dreamcast" Du coup, les ventes de la Dreamcast sont inférieures aux prévisions. Sega n'en a écoulé que 900 000, au lieu du million prévu, et surtout n'a vendu que 3 mil