«U-ni-té!»: le bon vieux vocable des syndicalistes français, dont
une des spécialités est justement d'être désunis, devrait résonner samedi dans la plupart des chefs-lieux de départements et particulièrement entre la place de la République et l'église Saint-Augustin à Paris. Nicole Notat et Bernard Thibault, accompagnés d'Alain Olive (secrétaire général de l'Unsa, Union nationale des syndicats autonomes) défileront bras dessus, bras dessous. Il faut remonter à" 1983 pour raccrocher le souvenir d'Edmond Maire et Henri Krasucki défilant de la gare de l'Est à la Bastille, avec ce qui était encore la «grande» FEN. FO, comme à son habitude, rendait de son côté hommage aux grands anciens devant le mur des Fédérés au cimetière du Père-Lachaise.
Et puis la rigueur de gauche a séparé la CGT, critique vis-à-vis du gouvernement Fabius, et la CFDT, tentée par un échange salaire contre emploi qui ne se réalisa jamais. Isolée, la CGT a tenté de maintenir pendant cette période la flamme de la «journée internationale des travailleurs».
L'Apaisement. Petit à petit, Nicole Notat s'est faite toutefois moins rare dans les manifestations intersyndicales. Sa dernière apparition date du 10 juin 1998, lors de la journée européenne pour l'emploi. Encore aujourd'hui a-t-elle quelques pudeurs. Officiellement la patronne des cédétistes ne fera que participer à la manifestation coorganisée par les unions régionales. «Il ne s'agit pas d'une manifestation confédérale», insiste-t-on lourdement dans son entour