Ce fut le divorce le plus commenté dans les milieux économiques. Les
gazettes des banques en faisaient des gorges chaudes et les paparazzi de la conjoncture traquaient les moindres signes de réconciliation. La rupture entre le moral des ménages (très élevé) et celui des industriels (très bas) est en effet un phénomène exceptionnel. «Cet écart ne pourra pas se maintenir très longtemps», pronostiquait le mois dernier Wim Duisenberg, président de la Banque centrale européenne, qui semblait trouver assez extravagante la confiance des consommateurs français. Pour les experts du Fonds monétaire international, réunis à Washington cette semaine, si les industriels restaient aussi sombres en Europe «le chômage pourrait commencer à augmenter et le maintien de la confiance des consommateurs pourrait être remis en question».
Les Cassandres semblent s'être trompées. Le troublant écart commence certes à se réduire, mais de la meilleure façon qui soit: c'est l'industrie qui reprend confiance dans plusieurs pays d'Europe.
Au premier regard, l'étude mensuelle de l'Insee sur la confiance des industriels publiée hier (une sorte de sondage) semble à peu près aussi grise que les précédentes. La production passée a reculé, les perspectives «générales» des chefs d'entreprise (ce qu'ils pensent de l'économie en général) continuent de s'assombrir. En revanche, les carnets de commandes se regarnissent et les «perspectives personnelles», l'indicateur de confiance le plus concret, se redresse pour la prem