Marseille, de notre correspondant.
Avec son niveau bac + 4 et ses études d'histoire-géo, Etienne n'a pas vraiment le profil du facteur. Mais voilà: il en a «ras le bol du chômage». Marre des offres «caduques ou fallacieuses» de l'ANPE. Marre des CES (contrats emploi-solidarité) cache-misère. Alors, hier, il est venu de Montpellier à Marseille pour s'attaquer au concours de facteur. Etienne pensait que, comme on exige le BEPC, le CAP ou le BEP, il aurait sa chance. Mais hier, il la trouve «toute relative». Avec lui, ils sont 7 200 candidats, pour 80 postes dans les Bouches-du-Rhône. Un sur 90 seulement sera reçu, soit 1,1% d'entre eux (1).
«Je ne l'ai su qu'après avoir été inscrit», dit Etienne. Certains se sont découragés, comme en témoignent les chaises vides, mais la plupart tentent leur chance. Comme Etienne, qui concourt pour «tout ce qui passe dans la fonction publique». Mercredi, il passait le concours de secrétaire administratif scolaire et universitaire. Mercredi prochain, il sera à celui d'agent administratif de l'Education nationale. «J'en suis à mon vingtième depuis le début de l'année. Vu le pourcentage de chances, faut en tenter un maximum. Je vais bien finir par en choper un. Je ne suis quand même pas nul" Mais le problème, c'est que je ne suis pas seul"»
Avec lui, Mathias, 18 ans, lycéen en bac pro, est venu se tester: «Voir ce que je vaux.» Pour Eric, 24 ans, BTS hygiène-propreté-environnement, sans boulot, l'intéressant, c'est que, pour la première fois, le co