Menu
Libération

Crise du watt au Chili.

Article réservé aux abonnés
Privatisé, le secteur de l'énergie a tout misé sur l'hydroélectrique. Et la sécheresse qui sévit oblige à un rationnement drastique.
publié le 3 mai 1999 à 0h50
(mis à jour le 3 mai 1999 à 0h50)

Santiago, correspondance.

Plongé dans son journal, un homme cherche deux informations vitales: l'heure à laquelle l'électricité sera coupée aujourd'hui et combien de temps durera la coupure. Le bus dans lequel il est assis a du mal à avancer. Les feux de circulation sont en effet tous éteints à cet endroit et chacun passe comme il peut. Cette scène est devenue monnaie courante à Santiago depuis une quinzaine de jours. De graves problèmes d'approvisionnement électrique entraînent en effet des coupures allant de deux à trois heures par jour, quartier par quartier. Un problème qui affecte les 80% de la population chilienne vivant dans la moitié centrale du pays. Cette zone correspond à celle du système interconnecté central (SIC). D'une capacité d'environ 6 300 mégawatts, le SIC tire essentiellement son électricité de centrales hydroélectriques. Or celles-ci ont réduit de façon drastique leur production en raison d'une terrible sécheresse. Produisant normalement 95% de l'électricité du SIC, elles n'en ont fourni que 28,7% au mois de mars. Les centrales thermiques et à cycle combiné ont certes pris la relève. Mais elles n'ont pas les moyens de couvrir le déficit. 11 millions de dollars par jour. Cette pénurie d'électricité a de graves conséquences: les hôpitaux ne peuvent pas effectuer certains examens, les écoles suppriment des cours, les horaires de travail s'allongent" A cela s'ajoutent de très lourdes pertes, évaluées à 11 millions de dollars par jour (67 millions de francs)