«Les commerçants qui vendent sur l'Internet sont assis sur une bombe
à retardement. Le pire, c'est qu'ils l'ignorent. A l'inverse, les clients s'imaginent prendre des risques fous. Alors qu'ils ne craignent rien.» Alain Bensoussan, juriste spécialisé dans le droit électronique, qui intervenait lundi dernier lors du colloque «Banque et finance électronique 99», adore remettre les pendules à l'heure. Et il énumère: «L'internaute peut retourner le produit, dire qu'il ne l'a pas reçu ou prétendre que ce n'est pas lui qui l'a commandé.» Dans tous les cas de figure, la banque doit le rembourser, et le commerçant rendre l'argent. Les achats sur l'Internet, au même titre que les commandes par téléphone ou par minitel, sont des ventes à distance régies par des règles très favorables au client. A l'origine de ces dispositions, l'impossibilité, pour le commerçant, d'authentifier à distance son client. D'où la faculté donnée à celui dont le compte est débité de contester pour un oui pour un non son achat. Sa position est confortable. Juridiquement, le banquier n'est pas censé argumenter. Au Crédit Lyonnais, la procédure est même automatisée: «Cela nous revient moins cher.» Qu'il soupçonne son client d'être de bonne ou de mauvaise foi, le banquier fait un impayé. A l'autre bout, le commerçant encaisse le choc. «La vente par correspondance vit avec une démarque inconnue énorme», soutient Alain Bensoussan. Si, demain, les paiements sur le Net sont sécurisés (lire ci-contre), les règles du