Bruxelles (UE), de notre correspondant
Les hormones utilisées par les éleveurs américains peuvent être dangereuses et l'une d'entre elles, le 17 béta-oestradiol est même cancérigène. Pour la première fois, le comité scientifique vétérinaire européen affirme pouvoir apporter la preuve, au moins partiellement, de la dangerosité du boeuf aux hormones. De la crédibilité de cette étude dépendra la légalité de l'embargo décrété par l'Union européenne en 1989 contre la viande dopée aux hormones de croissance.
Certes, c'est un avis tout en nuances que la section «santé humaine» du comité vétérinaire a rendu hier: «On ne peut pas parvenir à une estimation définitive du risque», a expliqué sa présidente, le professeur allemand Johanna Fink-Gremmels. Mais le rapport estime que des «effets endocrines (sur les glandes, ndlr), de croissance, immunologiques, neurobiologiques, immunotoxiques et cancérigènes peuvent être envisagés», les enfants prépubères constituant le groupe à risque. Et le 17 béta-oestradiol est clairement mis en cause: «Il doit être considéré comme totalement cancérigène.» Mais aucune preuve définitive n'a pu être constituée pour disqualifier les cinq autres substances étudiées (progestérone, testostérone, zéranol, trenbolone et mélégestrol acétate) en dépit des soupçons. «Personne ne peut prouver que ces hormones sont dangereuses mais personne ne peut prouver le contraire, a souligné Johanna Fink-Gremmels. C'est l'équilibre parfait.» Il y a cinq ans, a-t-elle rappelé, les