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Libération

Les faux pas d'une négociation.Direction et grands syndicats ont montré leur coupure avec les réalités.

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publié le 4 mai 1999 à 0h51

A la SNCF, tout le monde est débordé. La direction, les syndicats,

et même les salariés, qui ne savent plus à quel conflit se vouer. Le projet de passage aux 35 heures trébuche où on ne s'y attendait pas: sur les revendications catégorielles des conducteurs, orchestrées par des organisations minoritaires, la FGAAC et Sud Rail. Du coup, personne ne s'y retrouve. Depuis quelques jours, les grandes fédérations de cheminots (CGT et CFDT essentiellement) tentent désespérément de se mettre au diapason d'un mouvement qu'elles ne comprennent pas. Parce qu'elles ne l'approuvent pas.

Le monopole CGT-CFDT. Il y a cinq mois, lorsqu'elles ont entamé les premières discussions sur les 35 heures avec la direction de la SNCF, la CGT et la CFDT pensaient, au regard de leur représentativité, qu'elles parlaient pour tout le monde. Soucieux de mener à bien un projet social emblématique à l'intérieur de leur entreprise, les responsables des deux syndicats ont multiplié les séances de négociations avec les représentants de la direction. Ce qui fut la première erreur. Les organisations moins représentatives, comme Sud, la CFTC et Force ouvrière, ou encore les petits syndicats plus catégoriels, à commencer par les conducteurs autonomes de la FGAAC, se sont vite sentis négligés. «On leur avait pourtant dit que les conducteurs n'accepteraient pas des jours supplémentaires de congé contre une augmentation quotidienne du travail», martèle depuis plusieurs jours Michel Lasne, le secrétaire fédéral de la F