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Libération

L'incroyable feuilleton de la banque centrale brésilienneRetour sur le scandale qui a conduit à l'éviction du gouverneur.

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publié le 6 mai 1999 à 0h53

Rio de notre correspondant

Une filière de bons tuyaux financiers, des comptes occultes dans des îles du Pacifique, des liaisons dangereuses avec des financiers privés" la Banque centrale brésilienne (BC) est au coeur du premier grand scandale politico-financier qui secoue le pays depuis l'arrivée de Cardoso au pouvoir en 1995. Cette institution est accusée d'avoir vendu des informations confidentielles à des banques amies, et ceci aux dépens de l'Etat. L'enquête, menée par une commission parlementaire, des procureurs et des policiers fédéraux, apporte chaque jour son lot de révélations.

Le scandale a déjà fait une victime: l'ex-gouverneur de la Banque centrale Francisco Lopes, économiste de renom. Arrêté le 26 avril, il a été libéré sous caution quelques heures plus tard, mais reste néanmoins le principal accusé. Ses ennuis commencent le 13 janvier lorsqu'il succède à son rival, Gustavo Franco, à la tête de la Banque du Brésil dont il a été le directeur de la politique monétaire pendant quatre ans. Lopes inaugure son mandat en dévaluant la monnaie, le réal, de 9%.

Entregent. Cette annonce catastrophe Salvatore Cacciola, propriétaire de la banque privée Makra, à Rio. Il avait misé 20 fois le patrimoine de sa banque dans des contrats de change à terme au 1er février, avec la certitude que la monnaie resterait stable. Cette dévaluation signifie sa ruine. Sans perdre une minute, Cacciola décide de se rendre à la Banque centrale, à Brasilia. A l'aéroport Santos-Dumont, deux hommes