Vendredi 16 avril, Michel Bon, patron de France Télécom, découvre
que son allié allemand est sur le point de le quitter pour Telecom Italia, le ciel lui tombe sur la tête"
Quand, vendredi 16 avril, Michel Bon, PDG de France Télécom, apprend dans le Financial Times que Deutsche Telekom discute d'une alliance avec Telecom Italia, il téléphone aussitôt à son homologue allemand, Ron Sommer. Ce dernier dément d'un ton catégorique. Les deux groupes sont alliés depuis 1993. Le groupe allemand détient 2% du capital du français, et réciproquement. Des accords prévoient que si l'un lance une initiative quelque part, il prévient l'autre. Michel Bon n'a donc aucune raison de douter de la parole de Ron Sommer. Il se méfie d'autant moins que, le lendemain, le patron de Deutsche Telekom proteste à nouveau de sa bonne foi: les rumeurs persistantes mariant son groupe à Telecom Italia sont sans fondement" Pourquoi Michel Bon ne le croirait-il pas, alors que, cette fois-ci, c'est Ron Sommer lui-même qui prend l'initiative du coup de fil? Il faudra attendre dimanche soir, 18 avril, et un nouvel appel du patron allemand pour que la vérité soit enfin dite. Rien ne préparait le Français à recevoir un telle claque. Sans être des familiers, les deux hommes paraissaient entretenir de bonnes relations. Même profil, même âge ou presque. «Michel» par-ci, «Ron» par-là. Lorsqu'ils se parlent en français (que l'Allemand maîtrise assez bien), ils se tutoient. Jusque-là, ils se téléphonent (ou ont recours à