Le classement des salaires des patrons est un grand classique de la
presse américaine. Celui de 1998, qui est publié cette semaine par Forbes Global, l'édition internationale du magazine, innove en publiant aussi le palmarès des patrons des grandes entreprises étrangères cotées aux Etats-Unis. Evolution logique de la mondialisation. Ce classement des «étrangers» place en tête un" New-Yorkais, le patron (canadien) de Seagram, Edgard Bronfman (avec une rémunération totale de 4,5 millions de dollars). Il fait encore pâle figure comparé à Michael Eisner, le patron de Disney, le plus payé des patrons américains (5,764 millions de dollars en 1998 hors stock-options).
Seuls trois Français ont l'honneur et l'avantage de figurer dans le palmarès. Mais, pour eux, le magazine s'est contenté d'estimations, car quatre pays seulement obligent les dirigeants à publier leurs rémunérations: les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada et l'Australie.
La réaction des vedettes hexagonales du classement est tout à fait révélatrice. Philippe Jaffré dément; Serge Tchuruk ne commente pas; Claude Bébéar rectifie. Dans leur immense majorité, les chefs d'entreprise ne veulent pas heurter la sensibilité de l'homme de la rue" et encore moins celle de leurs salariés surtout quand des plans de réduction d'effectifs sont en cours en affichant le montant de leurs émoluments. «L'information de Forbes est fausse. Nous allons la démentir», explique-t-on chez Elf Aquitaine. Avant de préciser: «Mais nous ne c