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Libération

SNCF: règlements de comptes à l'heure de la repriseDe nombreux dépôts ont voté la fin de la grève.

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publié le 7 mai 1999 à 0h54

«Il faut que la CGT s'explique.» Au micro, Philippe Baumont, le

délégué de la FGAAC (conducteurs autonomes), ouvre le débat, sans trop s'appesantir sur les négociations de la veille et leurs résultats. Dans la cour du dépôt de Paris-Sud-Est, on a plutôt envie de vider ses rancoeurs. La grève est mourante, chacun le sait. La veille, les fédérations CGT et CFDT sont sorties satisfaites de leur entrevue avec la direction (Libération du 6 mai). Elles ont noté des «avancées» sur le projet de réduction du temps de travail. Le matin, les cheminots de Lyon ont repris le travail. Les autres assemblées devraient décider de même. La CGT, qui, depuis neuf jours, a un pied dans le conflit et un autre en dehors, est tenue par les partisans de la grève pour responsable de son échec. Paroles de syndicalistes au bord de la crise de nerfs. Philippe Cespedes, le délégué CGT local, essuie les coups: «Vous pensez ce que vous voulez de la CGT, proteste-t-il. Les autres syndicats (FGAAC et SUD, ndlr) ont voulu faire un texte catégoriel, uniquement pour les agents de conduite. La CGT a des responsabilités propres. On consulte tous les cheminots parce que l'accord sur les 35 heures, c'est un seul texte, pour tout le monde.»

Le représentant de l'organisation majoritaire ne convainc pas son auditoire. Les adhérents de la FGAAC fustigent la CGT qui «consulte, consulte et consulte encore. La flexibilité a gagné certains syndicalistes». Mais c'est de l'intérieur de la CGT qu'émanent les critiques les plu