Vivendi a annoncé lundi que ses salariés détenaient désormais 4% du

capital du groupe à l'issue d'un plan d'épargne salariale. Mais les plus heureux parmi ces salariés seront sans nul doute les cinquante premiers dirigeants de l'entreprise, pour lesquels Jean-Marie Messier a concocté un programme alléchant de stock-options qui portera sur un peu plus de 1% du capital. Les options d'achat d'actions seront accordées au prix du marché. Elles ne seront complètement monnayables que dans cinq ans si l'action Vivendi a réalisé une performance supérieure d'au moins 25% à celle de ses principaux concurrents des secteurs de l'environnement et des télécommunications.

Jean-Marie Messier, président de Vivendi, a estimé dans un entretien accordé lundi à la Tribune que c'est «une conception saine des stock-options», où les options n'auront de valeur pour les dirigeants que lorsque les autres actionnaires auront déjà profité de la hausse du titre en Bourse. Autrement dit: chez Vivendi, l'actionnaire est le premier servi.

Pour le salarié lambda, le plan d'épargne salariale proprement dit a été joliment baptisé «Pégase». Il a été souscrit par environ 58 000 salariés pour un montant total de 2,5 milliards de francs (400 millions d'euros). Au total, 100 000 salariés de Vivendi, soit deux salariés sur trois travaillant en France, sont désormais actionnaires de leur entreprise. Avec une mise de départ de 1 000 francs, 2 000 francs ou 4 000 francs, les salariés ont pu emprunter neuf fois plus auprè