La tour de contrôle de l'aéroport du Bourget a beau être déserte,
cela n'empêche pas les avions d'en décoller. Depuis lundi 8 heures, les 25 contrôleurs aériens du vieil aéroport de la banlieue parisienne sont en grève. Ils réclament une meilleure place dans la grille de classification. Le Bourget étant enclavé dans une zone urbaine dense, on pourrait s'attendre à ce que les mouvements d'avions soient gelés sur la piste qui accueillit Blériot, Lindbergh et Daladier à son retour de Munich. Effectivement, aucun atterrissage n'a eu lieu depuis deux jours. Par contre, les grévistes ont compté hier pas moins de 21 décollages d'avion d'affaires ou de fret, dont celui d'un gros quadrimoteur C141 de l'armée américaine. Rien à voir avec les cas de service minimum prévus par les textes, comme les «transports d'Etat, ou sanitaires», pour lesquels les autorités peuvent réquisitionner les grévistes. Plus que l'accroc au droit de grève, Thierry Braud (représentant CGT) dénonce «le manque de sécurité» de ces conditions d'envol. «Les avions se présentent en bout de piste. On ne sait pas qui leur donne l'autorisation de s'engager. Il faut qu'ils atteignent l'altitude de 1500 mètres pour être pris en charge par le contrôle aérien de Roissy.» Or «la piste du Bourget est très proche de la piste nord de Roissy. Il suffit que l'avion décollant du Bourget vers l'Ouest dévie de 300 mètres vers la droite pour qu'il se retrouve dans l'espace de Roissy». De plus, les grévistes dénoncent l'absence «de