La grande fusion industrielle franco-allemande, celle de Hoechst et
de Rhône-Poulenc, a du plomb dans l'aile. Et hier, les deux groupes ont vécu la plus folle journée depuis l'annonce, le 1er décembre à Strasbourg, de leur alliance dans les «sciences de la vie» en vue de former Aventis, numéro deux mondial des laboratoires pharmaceutiques. Après bien des péripéties, les conseils d'administration des deux groupes devaient se réunir hier, l'un à Francfort et l'autre à Paris, pour dire si oui ou non ils entendaient mener le projet à son terme, et dans quelles conditions. Les états-majors devaient ensuite rendre public le résultat de ces délibérations. Mais en début de soirée, la direction de Hoechst décidait qu'il était urgent d'attendre et annulait toute communication sur le sujet. Dans un grand hôtel parisien, le ban et l'arrière-ban de la presse internationale attendaient encore l'arrivée promise de Jean-René Fourtou, président de Rhône-Poulenc, et de ses deux directeurs généraux. En définitive, c'est le directeur de la communication qui a fini par se présenter, porteur d'un communiqué on ne peut plus laconique: «Le 11 mai 1999, le conseil d'administration de Rhône-Poulenc a approuvé le projet d'accélération de la fusion totale avec Hoechst pour créer Aventis. Le conseil a donné au président pouvoir de finaliser ce projet, sous réserve de la confirmation de l'accord du principal actionnaire de Hoechst.» Allusion sans ambages à la Kuwait Petroleum Corporation (KPC), l'empêche