Bruxelles envoyé spécial
Au terme de deux jours de discussions, les ministres chargés de l'Espace des quatorze pays de l'agence spatiale européenne (ESA) ont adopté une série de programmes pour les années 2000-2005, pour une valeur de 50 milliards de francs. Première réunion au niveau ministériel depuis 1995, le conseil se devait de réaliser la subtile alchimie qui permet à l'Europe spatiale de fonctionner malgré ses allures de club mêlant gros (France, Allemagne, Italie) et petits (Portugal ou Autriche), fanas des fusées (Français) et aficionados de la station spatiale internationale (Allemands). Malgré un psychodrame franco-italien sur les lanceurs, l'accord s'est fait.
Le grand gagnant de la réunion est le programme GalileoSat, riposte européenne au monopole américain sur un service spatial majeur: la localisation et la navigation, jusque là assurées par le système GPS du Pentagone. Ce service était destiné à l'origine aux militaires (localisation de troupes, guidage de missiles") mais ses utilisations civiles connaissent un développement explosif dans la sécurité civile ou les transports aériens, routiers et maritimes.
Il s'agit de mettre en orbite et d'entretenir un réseau de 3 à 9 satellites en orbite géostationnaire (36 000 km) et de 21 à 36 satellites en orbite moyenne (environ 1 000 km) selon le système retenu. Selon un responsable français, la mise en place du système pourrait coûter plus de 3 milliards d'euros (plus de 20 milliards de francs) à prélever sur le budget