Aujourd'hui, 13 mai, est la date limite fixée par les «juges» de
l'OMC, pour que les pays de l'Union européenne lèvent leur embargo sur le boeuf traité aux hormones. Depuis 1989, les experts de la Commission européenne estiment que les études scientifiques ne prouvent pas l'innocuité de cette viande. Fin mars, les Etats-Unis ont annoncé d'éventuelles mesures de rétorsion avec la publication d'une liste de produits européens, portant sur 900 millions de dollars, qui pourrait être réduite à 300 millions de dollars, une somme qui correspondrait au préjudice commercial subi annuellement par les producteurs américains de viande bovine. Le Danemark serait le plus touché par ces sanctions, suivi par la France, avec des droits de douane de 100% frappant des denrées alimentaires de prestige comme le foie gras ou les truffes. Seule une autorisation de l'OMC permettra aux Etats-Unis de mettre à exécution une telle menace. Seul un accord entre Européens et Américains peut éviter que cela ne se produise: ils ont vingt jours pour s'entendre sur le montant du préjudice. Le droit à la non- consommation de viande bovine aux hormones pourrait se traduire par un accès plus facile de certains produits américains en Europe. Une telle discussion promet d'être houleuse, non seulement entre Bruxelles et Washington, mais aussi entre les pays européens: «Chacun va être tenté de faire des concessions sur un produit qui ne menace pas son industrie nationale», pronostique un diplomate européenne auprès d