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Libération

Telefonica, un espagnol qui songe à grossirL'opérateur cherche une riposte à l'alliance italo-allemande.

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publié le 14 mai 1999 à 1h01

Madrid de notre correspondant

Le projet de fusion entre Deutsche Telekom et Telecom Italia n'inquiète pas que les Français. En Espagne aussi, les esprits s'agitent. En public, l'ancien groupe public Telefonica observe un mutisme obstiné sur son devenir proche; en coulisses, des rumeurs persistantes parlent d'une réaction rapide face à la mégafusion naissante. Début mai, le ministre de l'Industrie, Arias Salgado, s'est d'ailleurs fendu d'une exhortation à peine voilée vers de solides alliances: «L'évolution vers une économie planétaire pousse les grandes entreprises à développer leurs services dans le monde entier. Telefonica est un des gros opérateurs et ne peut éviter de réaffirmer sa présence à l'échelle mondiale.» Pour l'heure, le président Juan Villalonga se tait.

Une parade à la menace. Selon les observateurs du marché, nul doute que les télécoms espagnoles, qui, ces derniers temps, ambitionnent de se développer en Europe, cherchent une parade à la menace que représente la mégafusion germano-italienne. Telecom Italia contrôle en effet 28% de Retevision, leur concurrent direct en téléphonie fixe et 23% d'Amena, troisième opérateur de portables, sans compter ses intérêts dans le câble, domaine où Telefonica se voyait hégémonique. Retevision, qui en 1998 lui a pris 10% du marché, a déjà fait savoir que la fusion allait lui permettre de se consolider en pratiquant des prix à la baisse. «Il n'a pas de quoi céder à la panique, mais le groupe ne peut faire l'économie d'une augme