New York de notre correspondant
Quelques jours après l'annonce d'un programme de Microsoft consistant à augmenter sensiblement le salaire de ses 30 000 salariés à travers le monde (Libération du 11 mai), un tribunal a décidé jeudi d'obliger Bill Gates à allonger la sauce pour plusieurs milliers de ses actuels et anciens employés. La cour d'appel fédérale de San Francisco a, en effet, décidé que les salariés dits «temporaires» employés au fil des ans par Microsoft mais ne bénéficiant pas du statut de salariés à temps plein (1) peuvent réclamer le droit de bénéficier des mêmes avantages que ces derniers et, en particulier, du programme préférentiel d'achat d'actions. Ce plan en vigueur chez Microsoft, comme dans la plupart des entreprises américaines cotées en Bourse, permet aux employés d'acheter des actions à un tarif préférentiel.
Cette décision est plus que le dernier épisode d'une longue bataille qui oppose, depuis 1992, un groupe de ces salariés de «second rang» à l'entreprise de Bill Gates. Ses conséquences sont potentiellement considérables, tant pour Microsoft que pour l'ensemble des entreprises qui usent et abusent des stock-options. La hausse du cours de l'action Microsoft, qui a valu à l'entreprise sa réputation d'usine à millionnaires, est utilisée par nombre de ses concurrents. C'est souvent le principal moyen des entreprises pour attirer des salariés sans trop dépenser en salaires. Dans le même temps, dans un secteur où les rythmes de travail sont souvent irrégul